Nathalie Berleur Corrin gère avec son mari l’agence immobilière Cofim, un ensemble, un groupe en fait qui est présent sur plusieurs marchés, celui, classique, de la vente et de la location de biens immobiliers résidentiels ou commerciaux, celui, moins classique, de l’acquisition et de la cession d’entreprises et de fonds de commerce, celui, enfin beaucoup plus spécialisé, de l’immobilier équestre et agricole. Alors qu’elle a déjà l’expérience qu’elle a – une vingtaine d’années -, Nathalie Berleur Corrin a fait le choix de retourner à l’université où elle suit les cours de l’Executive Programme en Immobilier (Solvay Business School).
Cofim propose à sa clientèle des propriétés équestres avec ou sans logement dans une gamme de prix qui va d’environ 499.000 euros à… près de 10 millions d’euros (voir plus haut : une propriété près de Turnhout avec « une impressionnante demeure »). Mais l’agence immobilière bruxelloise a opté pour une approche diversifiée du marché : les complexes équestres, manèges et autres installations professionnelles font l’objet d’une section à part. Là aussi, les prix démarrent autour du demi-million d’euros – et même moins pour un petit manège (395.000 euros) – pour aller jusqu’à 12 millions d’euros pour un pôle équestre de niveau international sur une propriété de 8 ha entièrement dédiée à la compétition et adaptée à l’organisation de concours (bureaux, logements, nombreuses pistes).
Ce type de bien se négocie « off market », c’est-à dire, traduction littérale donc non nuancée, « hors marché ». En fait, les biens proposés en « off market » ne font pas l’objet d’une communication auprès du grand public. Il n’y a donc pas de publication dans la presse ni sur internet. Ce sont des biens d’investissement pour lesquels vendeurs et acheteurs sont mis en contact en toute discrétion par des intermédiaires spécialisés.
Pour le dire autrement, les biens « off market » sont proposés sur un marché spécialisé, confidentiel, où ne se rencontrent que les « happy few ».
L’amateur éclairé ou le professionnel qui cherchent un bien équestre doivent envisager tous les aspects de l’opération qu’ils sont amenés à faire. Pour un projet neuf, l’ensemble des coûts du foncier, droits d’enregistrement, honoraires du géomètre et de l’architecte, éventuels frais de démolition, sondage du sol et dépollution, dépenses d’aménagement du terrain, taxes et bien sûr prix d’achat du terrain, « lequel varie en fonction de sa localisation, note Nathalie Berleur Corrin, mais aussi de sa destination et de son affectation ». C’est-à-dire des dispositions planologiques locales, le Plan de secteur en Wallonie, le Plan régional d’affectation du sol(PRAS) à Bruxelles et le Gewestplan (litt. « Plan régional ») en Flandre. Vous suivez toujours ?
Il convient donc d’être vigilant. Mais, poursuit Nathalie Berleur Corrin, « le plus important, à l’heure actuelle, est de se projeter dans le futur ». Aujourd’hui, concevoir et réaliser une écurie contemporaine, c’est prendre en compte le développement durable, réfléchir sur tous les aspects environnementaux et « analyser de manière plus générale ce que l’on veut faire pour plus d’usages, de services, de fonctionnalités, etc ». Un discours que l’on entend aussi dans le monde des entreprises.
Ce n’est pas tout – loin de là. Et, une fois encore, c’est une préoccupation que l’on rencontre partout : si la société dans laquelle nous vivons est (de plus en plus) connectée, « le digital concerne aussi le secteur hippique. Les écuries sont elles aussi connectées et c’est un bienfait, dit Nathalie Berleur Corrin, parce que la digitalisation permet une gestion moderne, à distance. En résumé, on gagne du temps sur la gestion globale du site, que ce soit pour les cavaliers, pour les chevaux, les soigneurs, les propriétaires ou pour les managers du site. Créer une gestion et une utilisation simplifiées, c’est plus de rentabilité ». Tout est dit.